I came across this very interesting statement of principles which accompanied the first issue of Bastiat's and Molinari's revolutionary journal La République française which they published in February and March 1848. It is quoted by Eugène Hatin in his bibliography of the French periodical press which he published in 1865. In his entry about the journal he gives some basic information about when it appeared and how many issues appeared and so on. He also provides a long quote of this statement of principles but doesn't say who wrote it. It was probably a collaborative effort with no individual author. It is very revealing of the ideas of Bastiat's and Molinari's circle at this important moment in history. I thought their very strong republican and democratic sentiments were very striking.
See the collected articles by Bastiat which appeared in La République française (February-March 1848) and Jacques Bonhomme (June 1848).
Source: Eugène Hatin, Bibliographie historique et critique de la presse
périodique française, ou Catalogue systématique et raisonné de tous les écrits
périodiques de quelque valeur publiées ou ayant circulé en France depuis
l'origine du journal jusqu'à nos jours, avec extraits, notes historiques,
critiques et morales, indication des prix que les principaux journaux ont
atteints dans les ventes publiques, etc. Précédé d'un essai historique et
statistique sur la naissance et les progrès de la presse périodique dans
les deux mondes (Paris: Didot frères,
fils, 1866).
Entry on La République française in Hatin's book: 1848: La République française. Daily journal. Signed: the editors: F. Bastiat, Hippolyte Castille, Molinari. Appeared 26 February to 28 March. 30 issues. There were 2 editions of the 1st issue (one page only) and 2 editions of the second issue (of two pages).
Hatin's explanation: Nous avons cité un peu longuement, parce que c'est une des premières voix qui s'élevèrent au milieu des barricades. Cette République française était venue au monde, comme on lé voit, presque en même temps que la République tout court, celle de Bareste. Olindes Rodrigues essaya un rapprochement entre les deux feuilles; mais déjà, ajoute M. Castille, qui nous fournit ce renseignement, de toutes les imprimeries de Paris surgissaient une multitude de journaux de toutes nuances, écrits dans tous les patois auxquels peut prêter l'élasticité de l'idiome parisien.
Hatin's long quote from La République française (possibly from 1st issue 26 February 1848), pp. 491-2, [PDF]:
Quelques mots d'abord sur le titre de notre journal.
Le gouvernement provisoire veut la république, sauf ratification par le peuple. Nous avons entendu aujourd'hui le peuple de Paris proclamer unanimement le gouvernement républicain du haut de ses glorieuses barricades, et nous avons la ferme conviction que la France entière ratifiera le vœu des vainqueurs de février. Mais, quoi qu'il advienne, alors même que ce vœu serait méconnu, nous conserverons le titre que nous ont jeté toutes les voix du peuple. Quelle que soit la forme de gouvernement à laquelle s'arrête la nation, la presse doit désormais demeurer libre; aucune entrave ne saurait plus être apportée à la manifestation de la pensée. Cette liberté sacrée de la pensée humaine, naguère si impudemment violée, le peuple l'a recoquise, et il saura la garder. Donc, quoiqu'il advienne, fermement convaincus que la forme républicaine est la seule qui convienne à un peuple libre, la seule qui comporte le plein et entier développement de toutes les libertés, nous adoptons et nous maintiendrons notre titre de:
LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Le temps et les événements nous pressent; nous ne pouvons consacrer que quelques lignes à notre programme.
La France vient de se débarrasser d'un régime qui lui était odieux; mais il ne suffit pas de changer les hommes, il faut changer aussi les choses.
Or, quelle était la base même de ce régime?
La restriction, le privilège! Non-seulement la monarchie que les efforts héroïques du peuple de Paris viennent de renverser s'appuyait sur un monopole électoral, mais encore elle rattachait à elle par les liens invisibles du privilège une foule de branches de l'activité humaine. De là, la corruption qui souillait ce régime. Nous ne voulons plus de corruption, nous ne voulons plus de privilèges.
Nous voulons que le travail soit désormais pleinement libre; plus de lois sur les coalitions, plus de règlements qui empêchent les capitalistes et les travailleurs de porter ceux-là leurs fonds, ceux-ci leur travail, dans les industries qui leur conviennent. La liberté du travail proclamée par Turgot et par l'Assemblée constituante doit être désormais la loi de la France démocratique.
Suffrage universel.
Plus de cultes salariés. Que chacun salarie le culte dont il se sert.
Liberté absolue de l'enseignement.
Liberté du commerce, autant que le coimportent les besoins du fisc. Suppression des "droits sur les denrées alimentaires, comme sous la Convention. La vie à bon marché "pour le peuple!
Plus de conscription; recrutement volontaire.
Des institutions qui permettent aux ouvriers de connaître les lieux on le travail abonde, et qui leur apprennent jour par jour le taux des salaires sur toute l'étendue du territoire.
Respect inviolable de la propriété. Toute propriété a sa source dans le travail: atteindre la propriété, c'est atteindre le travail.
Enfin, pour couronner l'œuvre de notre glorieuse régénération, nous demandons la clémence au dedans et la paix au dehors. Oublions le passé, élançons-nous vers l'avenir le cœur pur de toute haine, fraternisons avec tous les peuples de la terre, et bientôt sonnera l'heure où la liberté, l'égalité et la fraternité seront la loi du monde!